Le site de Maguelone, ancien volcan, entre mer et étangs, est occupé par l’homme depuis le paléolithique. Toutes les grandes civilisations méditerranéennes y ont fait escale ou l’ont occupé.
Découvrir cette terre entourée de lagunes, c’est découvrir une partie de l’histoire de France et de ses invasions. La majestueuse Cathédrale « Saint Pierre et Saint Paul » est une ancienne forteresse, on y découvre des meurtrières, un assommoir… Ce style roman séduit les visiteurs, interpelle, attise la curiosité…
Pour découvrir les secrets de la Cathédrale et de son parc arboré, nous conseillons l’audioguide (Langues : français, anglais, espagnol, allemand) ou les visites guidées.
Le site de Maguelone, ancien volcan, entre mer et étangs, est occupé par l’homme depuis le paléolithique. Toutes les grandes civilisations méditerranéennes y ont fait escale ou l’ont occupé. Il fut :
Plusieurs fois détruite et reconstruite, la presqu’île abrite la Cathédrale « Saint Pierre et Saint Paul ».
L’étymologie de Maguelone
Le nom de l’île et de l’habitat qui y fut établi dans l’Antiquité « Maguelona/Megalona » a peu varié depuis les premières mentions (v. E. Thomas, Dictionnaire topographique de l’Hérault, 1865). Toutes sortes d’hypothèses, jusqu’aux plus farfelues, ont été avancées pour expliquer l’étymologie de ce toponyme par l’hébreu, le phénicien, le grec, le carthaginois…
Plus sérieusement, selon F.R. Hamlin, ce vocable pourrait être composé des éléments préceltiques mag : désignant une hauteur, et lona : indiquant le marais…
On sait par ailleurs qu’en celtique « magalos » est le mot qualifiant le chef, le prince. Enfin, en occitan « maguèlo » désigne la colline, le lieu escarpé (cf. F. Mistral et C. Moirenc), d’où peut-être Maguelone et Magalas dans l’Hérault…
Le visiteur qui découvre aujourd’hui l’île de Maguelone et sa Cathédrale solitaire, tel un immense vaisseau de pierre échoué entre la mer et les étangs, ne peut manquer d’être frappé par l’étrangeté du site. Vision insolite telle une église forteresse, mutilée et privée de ses tours, qui semble cacher ses blessures derrière un rideau de vieux arbres torturés par le vent marin.
Étrange et prodigieux destin ensuite que celui d’un sanctuaire qui fut, pendant un millénaire, le siège d’un évêché important, fief pontifical et refuge temporaire de plusieurs Papes, avant de connaître l’abandon, le pillage et la ruine.
Maguelone a traversé l’Antiquité, l’époque Romaine, s’est endormie du temps des Carolingiens, s’est réveillée au XIXème siècle pour devenir un siège pontifical, a atteint son apogée au XII – XIIIème siècles, fut très active au Moyen-Age grâce aux Chanoines, elle déclina au XIV – XVème siècles, elle renaquit en 1852 grâce à Frédéric FABRÉGE, à présent ouverte au grand public, elle est le siège de l’association les Compagnons de Maguelone.
La source la plus ancienne de la légende de Pierre de Provence et de la belle Maguelone est un roman en prose, rédigé en français, illustré et daté de 1453 dont l’auteur est inconnu, mais quelquefois attribué à Bernard de Tréviers ou à Arnaud Daniel.
Cette histoire a connu par la suite une grande popularité dans toute l’Europe (nombreuses rééditions dans différentes langues), et a fait l’objet d’un ballet d’Etienne Moulibnié et a inspiré Brahms « Romances sur Maguelone » dans les années 1860.
La référence à Maguelone dans le conte tient uniquement au fait que l’île de Maguelone, son évêché, son port « sarrasin », son hôpital et le bourg qui l’entourait étaient fort connus dans la méditerranée occidentale au Moyen Âge.
Au total, une fable mystique, un récit d’aventures, un roman d’amour exemplaire, un récit idyllique qui a joui d’une vogue remarquable à l’époque de sa composition et dans les siècles suivants.
L’ancienne île de Maguelone présente un caractère insolite et pose une énigme : Pourquoi établir la cité épiscopale en ce site battu par les vents du large, à portée des agressions maritimes, envahi de moustiques et placé en marge de son diocèse ?
Depuis le XIXème siècle, les archéologues s’interrogent sur l’histoire du site. Les premières recherches furent effectuées à partir des années 1870.
En 1998-1999, une fouille de sauvetage mettait au jour, à l’Est de la Cathédrale, une église des VI-VIIème siècles et sa nécropole. Parallèlement, une prospection méthodique révélait la chronologie de l’occupation de l’île.
Depuis 2015, un nouveau programme de recherches est développé par une équipe du CNRS, de l’INRAP et du Service Régional de l’Archéologie sous la Direction Claude Raynaud (CNRS). Les fouilles conduites exhument une abondante documentation qui renouvelle l’histoire de l’île entre les Vème et VIIème siècles.
Révélant la densité des constructions, ces travaux répondent à la question initiale : créé au VIème siècle, le siège épiscopal n’occupe pas une île déserte mais prend place au centre d’une bourgade commerçante vivifiée par son ouverture méditerranéenne.
Les recherches vont se poursuivre afin de préciser la topographie du site, en concertation avec l’exploitation viticole de l’île.